Petite pause [Libre]

Marilyn, jeune femme pleine au as n’allait pas manquer l’occasion de retourner dans son milieu naturel : le luxe. Vêtue d’une simple robe frivole de couleur rouge sang, tombante juste au dessus des genoux, et les cheveux noués en queue de cheval, laissant tomber ses mèches bouclées sur sa nuque. Cette femme sentait l’argent à plein nez, avec tous ses bijoux étincelant et son petit sac à main qu’elle tenait fermement.

C’est donc dans l’espoir de ne plus avoir le mal du pays, qu’elle se rendit dans le bar le plus chic. Hommes en costard, femmes à diamant. De quoi rendre heureuse l’anglaise. Même si avec sa mère elle avait connu le pire, côté financier, son père, la reniant pourtant, lui versait des sommes astronomiques d’argent sur son compte. Peut-être essayait-il de compenser le manque affectif qu’elle n’eut pas pendant toutes ses années… ? De toute façon elle s’en fichait de connaître les raisons, tout ce qu’il lui importait c’est de pouvoir s’offrir ce qu’elle désirait, sans même compter, et de manipuler les hommes pour qui leurs têtes ne lui revenaient pas.

Aussi somptueuse soit-elle, Marilyn alla s’asseoir à une table isolée, pour pouvoir observer. Voilà une chose qu’elle savait faire seulement que quand elle était d’humeur. Aujourd’hui elle était des plus calme et délicieuse. Elle se commanda un cocktail alcoolisé, elle se mit à siroter, quand elle eut sorti son calepin et son stylo de son sac.

Ne sait-on jamais, qui sait, elle pourrait peut-être s’amuser. Bien que la masse humaine ne faisait que s’étoffer quand le temps s’écouler, son visage rester froid et insensible, alors qu’elle portait son verre à sa bouche.

Son regard se posa sur un homme en costard, il prenait du bon temps, un homme d’affaire sans aucun doute. Elle les connaissait que trop bien ces humains futiles, puant l’argent. Sûrement lui aussi allait-il sombrer dans l’alcool comme son père et briser sa famille en trompant sa femme…

[Libre pour qui veut ^^]

Jamie adorait les lieux luxueux, où tout n'est qu'argent, champagne et plaisir. Il y retrouvait ses marques laissées à Rome. Son naturel et son charme firent rapidement sensation auprès des dames du grand monde. De plus, le fait de se présenter comme italien les rendaient toutes folles. A croire que les latins étaient fortemement appréciés outre-Atlantique.

Evidemment, il n'était pas seul. Un clone était dans les vestiaires à faire les poches de ses richissimes personnes sans aucuns scrupules. L'argent n'était pas un problème pour eux, ils n'allaient donc pas pleurer pour quelques milliers de dollars. Lui en avait besoin, il devait meubler son "petit" loft car ses compte ne seraient débloqués que dans deux jours. Bien sûr, il avait accumulé pas mal de petites coupures et autres bijoux dans son nouveau logement mais il en voulait toujours plus, cela pouvait toujours servir.

Il était toujours vêtu d'un costume noir coupé pour lui chez un tailleur italien et une chemise blanche impeccable. Pour l'occasion, il avait même sorti la cravate, noire évidemment. Une montre grand luxe au poignet et une coupe de champagne dans sa main, il discutait avec trois dames dont une qui approchait la cinquantaine, passée sûrement maintes fois sous le scalpel du chirurgien, qui lui faisait les yeux doux. Il plaisantait avec elle quand il se sentit observé. Il tourna la tête et ne fut pas sa surprise quand il vit la personne en question : Marylin ! D'un sourire poli, il s'excusa auprès des dames et se dirigea vers Marylin.

Il se souvenait d'elle comme s'ils s'étaient quittés la veille. La belle anglaise capricieuse et l'italien nouveau riche, un couple aussi beau que sulfureux. Incompatibilité d'humeur, ils s'étaient quittés après avoir vécu une histoire de quelques mois où elle avait vécu dans l'appartement romain du jeune homme. Elle était la seule à avoir eu connaissance de son secret, son don. Et lui connaissait aussi le sien. Autant dire que les nombreuses disputes étaient violentes.

Il prit un sourire sympathique tout en arrivant devant la jeune femme. Il fallait bien faire bonne figure, même devant une ex.

Marylin, après notre rencontre à Rome, nous nous retrouvons à des milliers de kilomètres de nos pays respectifs.

Il vit le calepin et le stylo sur la table. Décidemment elle ne changeait pas. Enfin, il pouvait parler lui, avec son clone dans les vestiaires. Il s'assit en face de Marylin, posant ses coudes sur la table pour s'avancer vers la mutante.

Que fais tu ici ? Tu n'avais plus d'hommes à croquer sur le vieux continent ?

La provoquer, il adorait. C'était sûrement un de ses jeux préférés et il en était heureux de le pratique à nouveau ...

Marilyn, toujours aussi élégante soit-elle était venue dans le bar dans l’espoir de se détendre et de retrouver les siens. Bien sûr elle ne se mêlerait pas à eux, elle se contenterait de rire intérieurement en les regardant, aussi futile soient-ils. Le cocktail à la bouche, le papier et le stylo en main, la jeune anglaise était prête à passer une bonne soirée.

Ses prunelles océans se posaient sur chaque individu s’attardant sur le moindre détail, quand soudain son regard se posa sur une silhouette qui lui était plus que familière. Elle s’attarda dessus, cherchant désespéramment à retrouver le nom de cet homme. Ses sourcils se arquèrent quand celui tourna la tête vers elle. Le sourire de la brune se crispa avant qu’elle ne le voie arriver vers elle. Elle laissa un sourire faussement heureux se dessiner sur ses lèvres avant de lui répondre, sur un ton mollement joyeux :

« Oh ! Mais qui vois-je… Jamie… il faut croire que le monde est petit. »

Elle vit le regard de Jamie se poser sur son calepin et sur son stylo. Cela l’étonnait-il tant que ça de voir qu’elle ne perdait pas ses habitudes ? Lui devait avoir au moins un clone dans la salle… Et pour une fois Marilyn ne chercha pas à le trouver, comme autrefois. Combien de fois l’anglaise lui avait pompé l’air en lui reprochant d’avoir des clones partout ?! Trop de fois sûrement, car aujourd’hui ils vivent chacun leur vie de leur côté.

Quand il prit place en face d’elle, Marilyn, rapprocha d’elle son matériel à dessin. Sait-on jamais, peut-être qu’il aimait toujours lui faucher ses outils pour qu’elle ne puisse dessiner ? Cela dit quand il s’avança vers elle, alors que ses coudes étaient posés sur la table, elle ne pu s’empêcher de ricaner nerveusement.

« Les anglais me lassent figures toi… J’avais besoin de goûter d’autres viandes… »

En disant cela, la demoiselle aux yeux perçant, s’approcha de plus belle, pour n’être plus qu’à quelques centimètres à peine, de lui. Elle laissa un soupire lui échapper avant de reprendre :

« Et toi ? T’as pillé tous les italiens et t’es en manque de fric ? »

Suite à sa question, elle se remit correctement assise, en prenant soin de bien remettre en place sa robe. Décidément ça lui avait manqué de ne plus l’embêter. Elle prit délicatement le verre entre ses doigts, puis le porta à sa bouche, fixant toujours de ses prunelles bleues, les yeux de son ex-compagnon. Sûrement était-il encore un dragueur… plein aux as. Un peu comme elle. Mais de tout façon ils se ressemblaient trop pour finir en ensemble…

Elle préfère l’idée de voir souffrir une autre fille qu’elle à cause d’un homme incontrôlable. Et puis après tout ce temps, ils en auront des choses à dire. Elle laissa son regard planer dans la salle, décrochant un court instant ses yeux de Jamie. Encore cette sale manie de trouver son semblable. Puis, le visage toujours en directions des clients, elle lui demanda :

« Tu veux boire quelque chose, où l’alcool te fait-il tourner la tête ? »

Des retrouvailles qui commencent fort. Marilyn avait un sourire hypocrite en posant ses beaux yeux cruels sur lui et le ton du début de la conversation ne rajoutait que la non envie de se revoir. Après tout, ils avaient été ensemble quelques mois, une relation difficile à oublier, surtout avec une fille aussi belle et sulfureuse que Marilyn. Elle était bien la dernière personne qu'il aurait pensé voir à New York. Déjà à Rome, elle avait le mal de son pays pluvieux et le lui répétaient souvent tandis que lui refusait de faire le chemin jusqu'à l'Angleterre pour lui faire plaisir. Cela n'aurait pu durer plus longtemps.

Marilyn était une croqueuse d'homme et il le savait, lui même avait été croqué. Sa première phrase ne le surpris guère. Elle était si proche qu'il aurait presque été tenté de rejoindre ses douces lèvres maquillées avec classe, mais le cynisme de la jeune fille lui avait coupé toute envie. Il se cala au fond de sa chaise, un sourire moqueur sur les lèvres puis ricana.

Marilyn, profession croqueuse d'hommes. Tu es experte en la matière ! Et pour ton information, mes comptes en banque vont bien, remplis par mon travail. Pas comme une certaine fille à papa ...

Il l'observa, la déshabillait du regard même. Marilyn était toujours aussi sublime, sexy dans sa robe et richement couverte de bijoux. Il reconnut un bracelet qu'il lui avait offert en l'achetant, pour une fois. Il ne put réprimer un sourire amusé, toujours le dos collé à sa chaise. Il allait lui en faire la remarque quand il la vit balayer la salle de ses yeux océan. Il toussota puis leva les yeux au ciel.

Ce jeu de rechercher le clone faisait partie de leur quotidien. Jamie ne pouvait pas sortir seul, il lui fallait un plusieurs doubles pour se sentir en sécurité. Marilyn détestait cela, surtout quand elle voyait 2-3 Jamie à différents endroits de l'appartement, à chercher lequel était le vrai. Elle avait appris à le reconnaître au fil des semaines et à en rire parfois.

Il baissa d'un ton pour parler, comme s'il confiait un secret.

Je sais qui tu cherches et il n'est pas dans cette pièce. Il est ... occupé on va dire.

Bien sûr qu'il était occupé, il dépouillait les riches pour redistribuer à lui même. Un Robin Des Bois égoïste en quelque sorte. Pourquoi changer ses habitudes ? Marilyn les connaissait bien, ce n'était pas un mal à vrai dire, il pouvait être lui même, c'est à dire un macho, voleur, escroc et amusé d'un rien.

Elle ne le regardait même pas en lui parlant. Jamie n'en avait que faire, mais c'était si amusant de la retrouver qu'il prendrait un malin plaisir à faire durer la conversation. Il leva sa coupe de champagne pour lui montrer qu'il s'était déjà servi.

Je vis toujours au champagne. Le luxe, le luxe et toujours le luxe, tu connais bien cette vie toi aussi !

Le mutant posa à nouveau ses yeux sur le bracelet de son ex puis se leva pour lui prendre le poignet. Un regard amusé dans les yeux et le sourire en coin, il regarda de plus près le bracelet avant de la regarder dans les yeux.

C'est un de mes cadeaux. Je croyais que tu avais tout jeté. Vénale jusqu'au bout. Ah, éternelle Marilyn ...

A ces dernières paroles, il se rassit et but une gorgée de champagne, ne la quittant pas des yeux. Décidemment les États Unis lui réservaient bien des surprises ...

Quoi de plus délicieux que de tomber sur son ex alors que l’on souhaite prendre un peu l’air ? De toute façon leurs relations, se résumait à l’irritation mutuelle. De vrais gamins, incapable de discuter tranquillement sans que l’un ne lance la première pierre. De toute façon, tout deux savaient quoi s’en tenir vis-à-vis de l’autre…

Dans son hypocrisie habituel, Marilyn fit la fausse joyeuse à l’arrivée de Jamie. Elle lui dit ensuite qu’elle avait besoin de goûter d’autres viandes, car les anglais la lassaient. Ce n’était bien sûr pas la vraie raison de sa venue ici, mais étant donné le genre de discutions qu’ils entretenaient tout deux, elle n’en voyait pas l’utilité de lui en dire mot. Lui se cala au fond de sa chaise, en ricanant, quand il entendit les propos de Marilyn.

Ah ?! Il travaillait ? Marilyn se mit alors à éclater de rire, mais cette fois çi de bon cœur. C’était la meilleure qu’elle n’eut jamais entendue. Soit il se payait sa tête, soit il était tombé sur la sienne. Quand elle reprit son sérieux, elle prit conscience des derniers mots de Jamie. Fille à papa ? Elle s’éclaircit la voix, avant de répondre, le ton froid mais le visage encore détendue par le fou rire.

« Et en quoi cela te gêne t-il que je sois une fille à papa ? Ca ne te posait pas de problème avant que je sache, je me trompe ? »

Elle bougea la tête, cherchant où pouvait bien se cacher ses doubles. Elle ne fit même pas attention quand il toussota, puis quand elle l’entendit parler, elle se contenta de rapprocher son oreille, histoire de l’entendre, regardant toujours les clients.

« Serait-il encore en train de t’enrichir un peu plus ? »

Elle lui demanda alors si il voulait quelque chose à boire, et sa réponse fut instantanée. Il leva son verre, ajoutant qu’elle connaissait bien elle aussi la vie dans le luxe. Oui c’était vrai, elle ne vivait que pour cela. Alors pourquoi le cacher ? Elle posa ses yeux sur lui un court instant, laissant paraître un sourire satisfait, avant d’ajouter, en guise de réponse :

« Oui, et j‘aime ça, tout autant que toi. »

Elle prit son verre à cocktail, qu’elle porta à sa bouche, puis le finit pour enfin reposer la coupe. Ses yeux se baladèrent sur Jamie, puis se posèrent finalement sur une dame au loin. Plongeant ainsi dans ses rêveries elle ne sentit pas que Jamie se levait pour s’approcher d’elle. Ce n’est que quand il prit en main son poignet pour dire qu’elle avait gardé un de ses cadeaux que la jeune anglaise, fronça les sourcils en le fixant droit dans les yeux.

Et maintenant l’excuse ? Elle fixa quelques secondes le bracelet en or, avant de reporter son attention sur le bel italien :

« C’est simplement parce que c’est de l’or, sinon crois moi que je l’aurais jeté depuis longtemps. »

Elle leva la main, et un serveur arriva, elle commanda une flûte de champagne, histoire que le séduisant macho ne soit pas tout seul à trinquer. Le verre arriva quelques minutes plus tard. Pendant ce temps là, elle n’avait cessé de le fixer, de ses yeux bleus. Mais comment avait-elle pu tenir aussi longtemps avec lui ? Certes elle avait passé de merveilleux moments, mais la plupart du temps, ils en venaient à utiliser leurs mutations.

Marilyn dessinait même à l’avance pour que quand la dispute éclate elle n’ait plus qu’à se concentrer. Ils étaient jeunes et fous à l’époque…

Jamie ne relevait pas les paroles de son ex. Non ça ne le dérangeait pas en effet, ils avaient deux modes de vie différentes, elle était riche grâce à ses parents, lui à ses doubles. Braquer des banques, des bijouteries, les arnaques en tout genre, c'était son travail comme s'il devait aller chaque jour dans un bureau pour y remplir son quota d'heure quotidienne. Mais leur point commun était d'aimer dépenser cet argent qui à la base n'était pas le leur.

Le mutant se contenta d'aussi les épaules à sa question avant de porter à son tour son regard sur la population. Des vieillards bedonnants se vantant auprès de jeunes femmes tout justes majeures, des riches héritières fripées fières d'être ici, tant de gens différents qui étaient réunis par ce qu'ils aimaient le plus : l'argent. La phrase sur le clone l'amusait, il sourit en regardant en direction des vestiaires, se demandant bien ce que son autre avait pu trouver.

Ces gens sont si riches, ils ne m'en voudront pas de leur prendre un peu de leur fortune !

Il eut un rire cynique, celui qu'il avait ces jours où se moquer était son passe-temps. Un hobbies qu'il avait réellement découvert grâce à Marilyn et son sens de la répartie. Pour être à sa hauteur, il avait adopté le même ton et certaines manières. Ils pouvaient être à armes égales jusqu'à que chacun utilise sa mutation.

Leurs regards bleus se croisèrent l'espace d'un instant, le temps d'une phrase.

C'est pour ça qu'on était si bien ensemble.

Puis il but une gorgée de champagne, ne voulant plus croiser le regard de son ex. Pourtant l'épisode du bracelet les fit encore se regarder. Elle avait des yeux si beaux, profonds et si vide de tout beaux sentiments. Ca lui donnait une beauté glacée qu'elle portait à merveille. Avec ce bijou de Jamie et une réponse qu'il ne croyait qu'à moitié, le mutant se rassit avec un petit air satisfait.

Et tu emportes comme par hasard mon bijou à des milliers de kilomètres de ton pays pluvieux ? Tu restes toujours la même.

Et leurs yeux se croisèrent encore, longtemps cette fois. Lui jouait avec sa flûte de champagne à moitié vide. Il cherchait ses mots, il n'aurait jamais repensé voir Marilyn un jour. Lors de leur ultime dispute, elle avait juré de ne plus remettre les pieds en Italie et lui n'avait jamais eu l'intention de quitter son pays ensoleillé, ils n'avaient donc plus de raisons de se revoir.

Quand le serveur arriva pour Marilyn, le jeune italien montra sa coupe du doigt pour lui en demander une autre. C'est les seuls instants où ses yeux pénétrants quittèrent ceux de la jeune femme, mais bien vite il retourna à elle.

Entre nous, on peut tout se dire : que fais tu réellement ici ?

Ses yeux pétillaient, la curiosité lui faisait poser les questions que certaines personnes n'avaient pas envie de répondre mais tout cela Marilyn le savait. Elle devait le connaître mieux que quiconque dans le monde entier.

Jamie haussa les épaules à la question de Marilyn, était-il consentant ? Tant mieux, de toute façon c’était toujours elle qui avait le dernier mot. Cherchant toujours son fichu clone elle ajouta qu’il était sûrement encore en train de l’enrichir. Et comme d’habitude elle avait raison, de tout façon elle ne le connaissait que trop bien… Il se mit à rire cyniquement, comme elle en avait l’habitude quand elle était avec lui.

A croire que les manies de Pencil lui collaient à la peau. Elle se contenta de sourire, mais cette fois sans hypocrisie, ni même méprisant. Un sourire que très peu de fois on pouvait voir afficher sur ses lèvres. En fait il n’y avait que quand ils parlaient d’argent que l’atmosphère se détendait réellement. Elle posa furtivement ses yeux sur lui, avant de répondre :

« Décidemment tu es toujours le même. C’est désespérant. »

Elle se souvint de leur première rencontre, c’était au restaurant, un de ses clone avait la mauvaise idée de fouiller dans son manteau et de lui embarquer son porte monnaie, mais Marilyn, toujours avec autant de grâce lui agrippa le bras pour lui dire qu’elle en avait besoin pour payer son repas. Et c’est à partir de ce moment là qu’ils firent connaissance.

Vint ensuite leurs conversations sur la vie de luxe. C’était Marilyn avait souffert durant les deux ans qu’elle avait vécu avec sa mère. Plat surgelé, un poste de radio pour passer le temps. Ca avait été l’enfer. Aujourd’hui elle ne se priverait plus de rien. Son père assurait sa fortune et par conséquent ses caprices. Mais quand elle dit qu’elle aimait le luxe tout autant que lui, la réponse de l’italien, lui fit hausser un sourcil, l’air perplexe.

Il venait de détourner la tête, comme si il cherchait à éviter son regard. C’est pourquoi elle n’insista pas, et se contenta et sourire mélancoliquement en regardant sa bague.

« Serais-tu nostalgique ? »

Si lui ne l’était pas, elle oui. Elle avait fait l’idiote en se faisant prendre par Jamie en train de draguer d’autres garçons à un bar, alors qu’elle était à moitié ivre, mais lui aussi lui en avait fait voir de toutes les couleurs. Maintenant elle n’avait plus que les yeux pour pleurer. De tout façon c’était du passé, et depuis tout ce temps, elle n’avait fait que naviguer entre chaque homme qui lui tombaient sous la main.

D’ailleurs toutes ses conquêtes avaient été fructueuses, elle avait amassé assez de bijoux pour ne plus avoir besoin d’en acheter. Le regard de l’anglaise se balader dans la salle, quand Jamie se leva pour lui prendre le poignet et lui dire qu’elle avait gardé son bracelet. Elle se rattrapa tant bien que mal, en disant que c’était simplement parce qu’il était en or. Qu’est ce qu’il l’agaçait avec son air satisfait, encore plus à sa réponse.

Marilyn, haussa les épaules, l’air de dire cause toujours tu m’intéresses. Mais elle ne pouvait lui laisser le dernier mot. C’était impossible ! Elle se sentit offensé à ses propos. Il était beaucoup trop sûr de lui, peut-être s’imaginait-il qu’elle l’aimait encore ?

« Il faut croire que tu restes mon préféré... »

Laissons le espérer. Elle resta quelques secondes silencieuse à le fixer avant de se reprendre la parole, avec une voix moqueuse :

« Je garde tout le bijoux que l’on m’offre. Des cadeaux restent des cadeaux, Jamie…»

Elle prit bien soin, d’insister sur son prénom, tout en triturant la bague qu’elle portait au doigt. Et c’était vrai, elle avait la fâcheuse de garder des souvenirs. D’ailleurs la seule bague qu’elle portait, était un cadeau de sa dernière victime. Une magnifique bague en or, sertie de tout petits diamants. Elle soupira alors, puis demande :

« Et toi, as-tu toujours mon pendentif où l’as-tu vendu ? »

La jeune femme, ne le quitta pas du regard après avoir commandé une flûte de champagne. Allait-il se décider à parler où allait-elle encore devoir se lancer, pour essayer de l’irriter ? Finalement elle n’eut pas besoin d ‘ouvrir la bouche. Elle reposa sa tête dans sa paume, le coude en appui sur la table, l’écoutant. Ils pouvaient tout se dire… C‘était vrai oui, mais… Elle éprouvait toujours une certaine amertume en lui disant la vérité. Mais cette fois elle fit l’effort, elle sourira, sincèrement, puis pris la parole :

« Je vais pas te mentir… Je suis récemment entrer dans l’alliance. Et toi quelle est la raison de ta venue ? »

Elle prit alors sa flûte entre ses doigts, puis la porta à sa bouche, écoutant sa réponse. Puis voyant le silence les gagnerait de nouveau, elle demanda :

« T’habites où maintenant ? Ca doit quand même te faire bizarre de quitter ton cocon…»

Oui désespérant, c'était le mot que l'on pouvait utiliser pour qualifier Jamie de par ses habitudes. Toujours les mêmes, il était réglé comme une pendule quand il s'agissait d'argent. Il procédait toujours par étape, tentant de ne jamais employer la force et de rester charmant quoiqu'il arrive.
L'argent le menait n'importe où et Marilyn le savait bien. C'était leur plus grand point commun.

Il leva les yeux au ciel, regardant le plafonnier en cristal, qui ferait sublime dans son nouvel appartement, pensa t'il.

On ne change pas les vieilles habitudes Marilyn ...

Il continua à regarder le mobilier, fixa de temps à autre son ex, mais évitant le contact de ses yeux. Ils avaient vécu le pire comme le meilleur, c'était normal qu'il repense parfois à elle au détour d'une photo qu'il retrouvait dans ses tiroirs, un geste d'une fille ou un regard.

Il ne pensait pas constamment à elle mais parfois, son visage revenait dans la tête du mutant. On oublie pas une histoire comme ça. Ce n'était pas réellement de la nostalgie, juste des souvenirs. Il but sa gorgée de champagne, ne fixant pas Marilyn, mais plutôt un groupe de vieilles héritières toutes en diamant.

Je pense à toi parfois c'est vrai. Comment t'oublier ?

Une fille comme Marilyn ne s'oublie pas, elle est unique. Bien sûr il y a toujours ces pâles copies dans les soirées mondaines qui ne sont là que pour l'argent et rien d'autre. Il avait appris à bien les reconnaître et les manipuler un peu, jusqu'à temps qu'il se rende compte qu'elle se laissait trop facilement faire. Il refusait toute tendresse donc manipulait les gens pour avoir ce qu'il voulait jusqu'à lassitude. Même si les sentiments n'étaient plus là, il savait bien que son ex resterait en lui.

Son préféré ? Il en doutait fortement mais ne put réprimer un petit sourire satisfait. Il avait tout fait pour la combler, lui offrant les plus beaux bijoux, changeant la déco de l'appartement, éviter au maximum les doubles à la maison ... Il avait tout fait et elle était allée voir ailleurs. Il en avait fait de même. Ils en avaient bavé mutuellement.

Oui j'ai toujours tes cadeaux aussi. Sauf le trou dans la mur que tu avais fait en me lançant ... tu m'avais lancé quel objet dessiné ? Enfin bref, ce cadeau là, je l'ai rebouché. Mais ton pendentif est toujours à mon coup.

Jamie sortit de sa chemise une chaîne en or où pendait deux pendentifs : une croix et un J en diamant. Le premier, c'était ses parents qui lui avaient acheté peu avant leurs morts et la portait constamment car il était malgré tout croyant. Le J était de Marilyn, il avait été taillé dans du diamant et était absolument sublime. Il tint le pendentif du bout d'un doigt et regarda Marilyn.

Un cadeau comme ça ne se vend pas. Il est toujours à mon cou. Tu te souviens de ce que tu m'avais dit en me l'offrant ?

Il laissa tomber la chaîne avec ses pendentifs au bout sur son torse avant de saisir sa coupe de champagne. Il ne jetait jamais les cadeaux, surtout de cette valeur, autant monétaire que sentimental. Le mutant était fier de son présent et il n'était jamais gêné de dire d'où venait ce pur trésor.

Quand elle parla de l'Alliance, il avala son champagne de travers, manquant de s'étouffer. Les grands yeux ouverts, il fixa la jeune femme, étonné comme il ne l'avait plus été depuis longtemps.

Et si je te disais que nous sommes dans le même camp, tu me croirais ? On m'a contacté pour faire partie de l'Alliance, d'où ma venue ici. Il faudra que je m'y rende un de ces jours.

Il se mit à rire. Après s'être fait la guerre l'un contre l'autre, ils allaient la faire côte à côte. Le destin pouvait être drôle parfois, cynique surtout.
Puis il rebut une gorgée, qui passa normalement avant de reprendre la conversation.

Je suis sur Pennsylvania Avenue, dans un loft spacieux, assez pour moi tout seul. Tu sais que j'aime l'espace ! Et toi, dans un hôtel 5 étoiles je suis sûr ?

[ Décidemment je suis amoureuse de tes post Petite pause [Libre] Lovehear

]

Marilyn fixait Jamie qui regardait le plafond de cristal. Oui, il avait raison on ne changeait pas les vieilles habitudes, et Marilyn le savait mieux que quiconque. Mais devait-elle se sentir obligé de répondre. Elle n'en savait rien c'est pourquoi elle fixa sa flûte de champagne, où les nombreuses bulles remontaient à la surface. Elle ne savait plus quoi trop dire, surtout que Jamie évitait sans cesse de croiser son regard, ce qui provoquait une gêne chez Marilyn. Elle se sentait beaucoup plus à l'aise quand ses interlocuteurs la dévisageaient. Mais cette fois elle était partie pour avoir une conversation à l'aveuglette.

C'était à elle maintenant d'arborer un sourire de satisfaction, mais de gêne aussi, à la réponse de Jamie. L'avait-elle marqué à ce point pour qu'il pense encore à elle après tout ce temps...? Il faut croire que oui, et dans un sens cela rassuré l'anglaise, de voir que quelqu'un avait une pensée pour elle. Même si elle était négative, elle s'en fichait, au moins elle se sentait moins oubliée. Toujours le regard fuyant, la demoiselle fit dessiner son sourire plus grand avant de répondre, faisant tourner son index sur le bord de son verre, dans le sens des aiguilles d'une montre.

« C'est impossible de m'oublier... Tout comme toi, enfin comme vous. »

Le vous désignait bien sûr les clones de Jamie, elle avait vécut avec eux durant quelques mois, elle ne pouvait ne pas penser à Lui. Même si la plupart du temps elle essayait de le détester de l'avoir laisser partir. Tout ce qu'elle voulait, au fond, ce n'était pas de l'argent, bien qu'elle y porte une importance beaucoup plus grande qu'à celle de ses proches. La seule chose dont elle avait besoin réellement c'est que l'on s'intéresse à elle. Et son souhait fut exaucé par Jamie.
Malheureusement à l'époque la brune refusait d'admettre qu'elle avait besoin d'attention et de quelqu'un surtout. Elle disait toujours vouloir vivre dans la liberté la plus complète. Elle l'avait eu sa liberté...

« Et tu ris que je garde ton bracelet ? Toi tu as toujours mon cadeau... »

Elle fixa le pendentif quelques secondes. Décidemment elle avait du goût, c'était indéniable. Elle tenta tant bien que mal de se souvenir de l'objet qu'elle lui avait lancé lors d'une dispute, pour qu'un morceau du mur cède. Et quand enfin les souvenirs lui revinrent, elle posa ses yeux sur Jamie, puis avec un sourire au bord du rire, ajouta :

« Une brique. C'est ce qu'il y avait de plus rapide à dessiner... »

Quand il lâcha le pendentif pour le faire tomber sur sa chemise, l'italien lui demanda si elle se souvenait de ce qu'elle lui avait dit en le lui offrant. Oh oui qu'elle s'en souvenait, car c'est une des seules fois où elle l'avait réellement menacée. C'était à la St Valentin, fête que d'habitude elle détestait, alors qu'ils dînaient, elle sortit un écrin, et quand elle le lui tendit elle ajouta :

« "Tu le perds, tu m'le repaie ! Et si t'as le malheur de le revendre... je te tue..." »

C'est exactement mot pour mot ce qu'elle lui avait dit. Certes pour la Saint Valentin, il y avait mieux comme preuve d'amour, mais Madrox savait très bien que la mutante était plutôt maladroite quand il s'agissait d'extérioriser ses sentiments. C'était sûrement ça qui avait tué leur osmose pourtant parfaite... Il lui demanda alors quelle était la raison de sa venue ici, et Marilyn n'hésita pas à lui dire qu'elle avait intégré l'alliance. Et elle fit les gros yeux qu'en il manqua de s'étouffer avec son champagne. Elle se rapprocha vivement de lui, par panique, s'apprêtant à lui demander si ça allait. Mais voyant qu'il s'en sortait tout seul, elle se rassit, rouge de honte de réagir ainsi, surtout pour lui, alors qu'elle se forçait constamment de le haïr. Et quand vint la réponse de l'italien, elle le fixa longuement, avant de répondre, la voix désespérée, fixant le plafond :

« Mais qu'est ce que j'ai fait ?! »

Jamie se mit à rire, et Marilyn en fit de même. Décidemment ils allaient devoir se supporter encore pendant pas mal de temps... Cette pensée fit légèrement grimacer. Bon bah... Elle ferait avec. Sa surprise fut encore plus grande quand il lui annonça où il habitait. C'était à croire que l'on voulait qu'ils se côtoient tous les jours. La demoiselle prit sa flûte, puis vida son verre d'une traite. Elle laissa quelques secondes planer avant de reprendre la parole :

« C'est surtout que tu en prends beaucoup de l'espace. Nan figures toi, que j'habite au même endroit que toi. »

Ayant finit son verre, elle en commanda un second, en agitant doucement son verre à un serveur qui passait non loin d'eux. Et maintenant ? De quoi pouvaient-ils bien parler ? Elle hésita quelques secondes, puis quand son second verre lui fit servi, elle se mit à tapoter ses ongles sur la table en bois. Elle fixa Jamie, le regard vide d'expression, saisit son verre, et quand il fut à quelques millimètres de ses lèvres, elle demanda :

« As-tu trouvé une autre fille à rendre malheureuse ? »

Ses propos pouvaient être blessants pour certains, mais Madrox, savait que toute la méchanceté de ses dires n'était qu'une façade et qu'au fond, elle s'intéressait réellement aux gens, et que généralement ils n'étaient pas dit dans le but de faire du mal. Suite à ses paroles elle but une gorgée, puis reposa son verre, fixant toujours les doux yeux bleus de son ex-italien.

[Et moi fan des tiens Wink

]

Marilyn ne changeait pas malgré les mois qui s'étaient écoulés après leur dernière dispute qui avait signé la fin du couple. Elle était toujours aussi belle et cruelle, mais aussi sincère et sympathique quand l'envie lui prenait. Comme à cet instant où sa phrase avait un peu touché Jamie. Elle qui croquait des hommes à tour de bras, il avait cru qu'il n'était qu'un vague souvenir pour elle. Le mutant avait sous-estimé la belle.

Il ne put que sourire à sa phrase. Elle s'était rattrapée avec le "vous", signalant au passage les clones qui avaient constamment été présents. Ces derniers que Marilyn viraient de la salle de bains ou frappaient quand elle était en colère, ce qui avait le don d'énerver Jamie, qui subissait les coups malgré tout.

Les souvenirs refaisaient peu à peu surface, il se mit à rire quand elle prononça le mot brique.

Oui une brique voila ...

Il rit à nouveau quand la jeune femme prononca la phrase tout haut. C'était une sorte de déclaration à la Marilyn. Il hocha la tête et tritura encore son pendentif.

Je l'ai jamais perdu et encore moins vendu. Il n'a pas assez de valeur monétaire et trop de valeur sentimentale.

Après tout c'était vrai. Lui l'avait couvert de cadeaux et elle lui avait laissé des souvenirs inoubliables. Le seul cadeau véritable avait été ce pendentif. Et il en était fier, le gardant sur lui comme un trésor.

La discussion s'enchaînait et les coïncidences aussi. Ils vivaient dans la même rue et s'était engagé dans l'Alliance. Sa coupe de champagne dans les mains, il appuya son coude sur la table et se tint la tête de la main, un sourire amusé aux lèvres.

Non content d'être dans le même camp, nous allons être voisins. Arriverons nous à nous supporter sans nous lancer des briques ?

Un petit ricannement sortit de sa gorge avant de s'enfiler une gorgée de champagne. Il détestait le son des ongles sur une table mais il savait que Marylin avait souvent ce tic. Il y fit abstraction. Il allait reboire une gorgée quand il fut saisi par la question de son ex.

Non pas par la méchanceté des paroles, ça il en avait l'habitude. Il eut un sourire doux en repensant à Jewel et leur rencontre. Ses yeux pétillaient mais il se resaisit bien vite en voyant l'anglaise la fixer. Il but vite sa gorgée avant de prendre la parole.

Malheureuse je ne pense pas. Mais oui j'ai rencontré quelqu'un. L'Amérique n'est elle pas la terre des imprévus ? Elle est un peu ton opposé. Et toi, combien d'hommes as tu ruiné ?

Il savait que Marilyn n'allait pas se contenter de cette simple réponse et qu'elle allait lui poser moults questions sur cette rencontre. La fixer dans les yeux, Jamie resta silencieux, attendant la réaction de son ex.

La conversation commençait réellement à prendre place, et ils semblaient tout deux avoir arrêter de chamailler l’autre. Enfin, ne parlons pas trop vite… Quand elle dit que c’était impossible de ‘les’ oublier, elle le vit sourire, et elle en fit de même… Elle ne se souvenait même plus du nombre d’assiettes qu’elle lui avait lancé, quand il l’irritait. Sûrement beaucoup trop, étant donné que chaque semaine elle achetait de nouveau de la vaisselle en porcelaine, faute de ne pas vouloir manger dans des assiettes en plastique.

Quand elle l’entendu rire, elle se contenta de laisser un rictus se dessiner sur ses lèvres et de pencher légèrement la tête sur le côté. Il n’avait pas changé après tout ce temps, que ça soit physiquement, car il restait toujours un homme de classe et séduisant, que par le mental, il avait toujours le sourire, et restait quelqu’un de très franc et ouvert, tout le contraire d’elle de ce niveau là.

Marilyn le fixa rire de nouveau, après qu’il ait répété le mot brique. Elle lui avait dit tout haut les paroles qu’elle lui avait dites lors de St Valentin, et Jamie hocha la tête, triturant le fameux pendentif. Trop de valeur sentimentale ? Pourtant avec tout le mal qu’elle lui avait fait subir, elle aurait préféré qu’il s’en débarrasse et qu’il ne pense plus jamais à elle. Mais non, il avait fallut qu’il le garde accroché à son cou.

« Heureusement que tu l’as encore… »

L’anglaise laissa un sourire apparaître sa bouche, ni content ni triste, un peu des deux sûrement. Elle apprit qu’il vivait dans la même avenue, peut-être serait-il voisin de palier, et que les deux mutants étaient de l’alliance. A ses paroles, la demoiselle fronça les sourcils. Pourquoi ? Allait-il tenter d’encore entrer dans la salle de bain pour la voir se laver ? Allait-il s’introduire chez elle pour lui voler tout le papier et les crayons qu’il pourrait y trouver ?

La mutant, se redressa légèrement, prit appui sur un coude, puis s’avança dangereusement du bel italien, avant de lui saisir sa cravate, pour le rapprocher de son visage. Une fois qu’elle fut assez proche de lui, c'est-à-dire leurs bouches presque se touchantes, elle laissa quelques secondes s’écouler, avant de reprendre la parole, murmurant presque :

« J’espère pour toi que tu ne tentera rien qui puisse m’énerver. »

Oui cette scène pouvait être romantique. Marilyn aurait pu se jeter à son cou et l’embrasser, mais non il fallait à nouveau qu’elle le menace, et sa voix suivait ses mots, un ton glacial, et pourtant une visage souriant, mais sentant la vengeance à plusieurs mètres. Une fois cela dit, elle le fixa longuement dans les yeux, avant de lâcher sa cravate et de se rassoire. Elle n’avait pas vu qu’il tenait sa flûte de champagne, et c’est pourquoi elle examina sa robe rouge, pour voir son verre n’avait pas laisser l’eau de luxe entrer en contact avec son habit.

Suite à cela, elle tapota ses ongles sur la table, puis prenant sa coupe entre ses doigts elle lui demanda s’il avait trouvé une autre femme, avant de tremper ses lèvres dans le champagne. Il avait trouvé quelqu’un ? Lui qui pourtant évitait de s’attacher à des femmes. Il était pourtant macho aux dernières nouvelles… ?

Et c’est tout ? Il savait pourtant que Marilyn ne laisserait pas se défiler comme ça… Jamie voulait donc subir l’interrogatoire, comme autrefois ? Tant mieux, Marilyn aimait poser les questions, c’était ainsi elle qui menait à la baguette l’interlocuteur. Elle soupira, puis reprit la parole :

« Pour ma part, environs six. Oh bien sûr, il y en a bien un que j’aurais aimé garder sous la main, mais non… Beaucoup trop collant et pas assez riche. »

Elle bu une gorgée, fixant Madrox de ses yeux assassinants. D’ailleurs le mutant pouvait voir que dans le regard de l’anglaise il y avait ce petit scintillement de démangeaison. Et d’ailleurs elle ne pu résister longtemps à la tentation d’en savoir plus.

« Elle est jolie ? Plus que moi ? Oh pardon, commençons par le début… C’est quoi le petit nom de la victime ? Elle a quel âge ? J’espère que tu ne fais pas de détournement de mineur… J’espère aussi qu’elle a de l’argent sinon elle ne restera pas longtemps avec toi… »

La mutant sourit de plus belle, alors que les questions fusaient dans sa tête à une vitesse plus qu’étourdissante.

« Elle te plaît ? »

Un peu de nostalgie dans l'air apparemment ... Les souvenirs revenaient sûrement dans les têtes des deux mutants. Du moins, dans la tête de Madrox qui fixait encore son pendentif. Il l'avait longtemps laissé dans son écrin, n'osant le porter. Puis un jour, il l'avait ressorti, il ne savait même plus pourquoi d'ailleur. Enfin, le pendentif en diamant était de retour sur la chaîne et comptait bien y rester encore un petit temps.

Alliés et voisins. Eux qui s'étaient sûrement jurés de ne plus revoir l'autre, c'était raté. D'ailleurs Marilyn n'avait pas l'air d'apprécier cela. Elle le prit par la cravate. Il savait pourquoi il n'en portait jamais à présent, on l'étouffait à chaque fois. Le ton de menace était donné. Lui ne pouvait s'empêcher de sourire, se moquant de cette scène.

Tu as peur de moi ?

Elle le relâcha et il remit sa cravate en place, une petite grimace accompagnant son geste. Les cravates l'avaient toujours insupporté. Il passait toujours des heures à la nouer et à chaque fois, on gâchait ce temps perdu.

Si tu as peur que j'entre dans ta salle de bains, il faudra un système de sécurité solide ...

Il la provoquait. Jamie savait à quel point son ex détestait qu'il vienne la surprendre sous la douche. Surtout les premiers temps où ils ne vivaient pas ensemble, où elle était dans ce sublime hôtel et qu'il entrait sans y être invité.

La discussion sur leur vie privée allait être passionnante. Elle se vantait de ses conquêtes. Lui n'avait jamais retenter une vraie relation suivie. Pas prêt ou trop craintif de s'attacher. Il but une gorgée avant de prendre la parole.

6 ? Tu as été raisonnable je n'en reviens pas ... La croqueuse de diamant se serait elle un peu assagie ?

Il avait prit le ton de la moquerie, pour la pousser encore et encore. Mais la discussion revint rapidemment sur son histoire à lui. Il savait qu'un interrogatoire ne lui échapperait pas. Et les questions fusèrent à la vitesse de l'éclair. La coupe à la main, il appuya sa tête contre son autre main.

Que de questions ... Bien curieuse dis donc. Mais je me prête au jeu, je vais répondre. Je n'ai rien à cacher.

Une petite gorgée de champagne, une petite inspiration et il reprit.

Elle se nomme Jewel, elle est belle comme un coeur, drôle et douce ... Pas la même beauté que toi, tu es unique ma chère ! Et en ce qui concerne son âge ... Jusqu'à quel âge peut on considérer un détournement de mineur.

La question de l'argent se posa immédiatement, Jamie n'en avait pas réellement parlé avec Jew' il décida donc de zapper cette question, faisant mine de n'avoir rien entendu.
La dernière question le troubla. Il allait boire son champagne quand il fut coupé l'espace d'un instant dans son élan. Que répondre ? La vérité serait la meilleure mais il préféra un doux mensonge.

Plaisante en effet mais pas de quoi emballer mon coeur de pierre.

Et pourtant la pierre se fendait. Mais Marilyn n'avait pas à le savoir. Comment peut on parler à son ex de ses histoires de coeur. Il reprit le dessus de la conversation en continuant sa conversation.

En parlant de coeur, le tien n'a toujours pas marché apparemment. Si tu en as un ...

Un rictus au coin des lèvres, il regarda brièvement l'anglaise avant de chercher des yeux un serveur qu'il appela. Son estomac le torturait, il demanda quelques amuse-gueules et deux nouvelles coupes de champagne puis regarda le serveur aller au comptoir, se déplacant habilement au milieu de ces riches arrogants et insensibles...

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