Tout semblait calme dans la chambre de Miss Frost. Bien que plus ou moins en ordre, il y régnait cependant une atmosphère sereine et la vive lumière qui entrait par la fenêtre donnait un effet presque cordial à cette chambre pourtant plus ou moins aimée de son habitante. Celle-ci était d’ailleurs confortablement installée sur un épais fauteuil, le dos et les jambes appuyés sur les appuie-bras alors que sur ses genoux était sagement posé un livre. Pourtant, quelques pages à peine avaient été tournées, et ce probablement à cause des fréquentes rafales de vent qui, d’une fois à l’autre, tournaient quelques autres pages. La supposée lectrice, elle, semblait absorbée par le bout de ses pieds, se mordillant l’intérieur de la joue comme complètement aux prises de pensées qu’elle appréciait plus ou moins.
En effet, ces pensées devaient être peu réjouissantes, et c’est apparemment le livre de la belle demoiselle qui mangea le coup lorsqu’il fut sans préavis envoyé violemment du plat de la main s’écraser contre la fenêtre.
Elle était de mauvaise humeur.
Brusquement, la jolie mais colérique blonde bondit de son fauteuil, se penchant d’un mouvement sec pour enfiler ses basket, qui traînait au pied du fauteuil. Dans un mouvement souple, Em’ redevint parfaitement droite, lissant son léger et pratique short de basket noir et ajustant par habitude la camisole rouge qu’elle avait enfilé par-dessus. D’un pas élégant malgré son bouillonnement, Emma se rendit jusqu’à sa porte, hésitant un moment à prendre la veste qui y était accrochée. Finalement, la veste fut projetée sans douceur sur le lit, la porte ouverte, puis claquée lorsque la jeune femme fut dans le couloir.
Elle était vraiment de mauvaise humeur.
Son chemin, du seuil de sa porte à l’extérieur fut fait dans un silence de mort total, coupé une seule fois alors que dans un grognement, elle lançait un regard froid au petit jeune qui l’avait accidentellement bousculé. Tout comme la porte de sa chambre, la lourde porte de l’Institut fut brutalement refermée derrière la jeune femme, et d’un pas vif mais souple celle-ci se dirigea vers un lieu qui allait très certainement lui plaire.
Doucement, Em’ mit un pied sur le terrain de basket, un terrain des plus ordinaire mais tout à fait acceptable. Un ballon solitaire roulait encore sur le sol, qu’Emma empoigna solidement en se penchant légèrement. Le fait même d’être sortit de sa chambre, ce lieu qu’elle n’affectionnait pas du tout, semblait déjà l’apaiser, mais rien ne serait plus efficace que quelques paniers.
Se postant à quelques mètres du panier, Emma leva lentement le ballon, et d’une flexion du poignet, l’envoya sans effort s’enfiler dans le cerceau. C’était presque trop facile.