La nuit s’installait doucement et recouvrait le ciel de son manteau indigo le parant ainsi de milles feux qui se reflétaient sur les surfaces vitrées des buildings et enflammait la ville l’espace d’un instant. Pourtant le jeune homme qui marchait d’un pas tranquille et se frayait un chemin à travers la foule restait sourd à ce magnifique spectacle. Il portait un paire de lunettes en quartz-rubis, fabriquées spécialement pour lui et qui empêchait son pouvoir de se manifester. C’était le seul moyen qui avait été trouver pour endiguer le faisceau destructeur de ses yeux le plongeant à jamais dans un onde où il ne percevait que des nuances de rouge. Cela lui donnait au moins un avantage, il voyait aussi bien de jour comme de nuit, si ce n’est mieux.
Il s’engouffra dans une rame de métro, déjà bondée et dont l’air empestait la cigarette et la sueur et dont la chaleur était pratiquement insurmontable. 10 minutes de trajet seulement mais elles lui semblèrent bien longues, d’autant plus que pas mal de monde lui jetait de temps en temps des regards intrigués. Il quitta enfin la rame surchargée pour se retrouver dans la douceur de la nuit tombante, dans le quartier animé de Chinatown qui chaque année drainait plus de visiteurs encore.
L’air était chargé d’une ambiance toute particulière, différente de celle que l’on rencontrait dans les autres quartiers de la ville, c’était comme une petite ville dans la ville, un microcosme qui avançait à son rythme et obéissait à ses propres règles. L’on pouvait croiser des petites lolitas, victimes de la mode et pendues à leur téléphone cellulaire et au contraire des beautés asiatiques parées dans leur vêtement traditionnel. Modernité et tradition se mêlaient dans un joyeux charivaris de senteurs de safran et de curry et musique techno. Un vendeur à la sauvette tenta même de lui vendre quelques racines qui selon lui avait des vertus magiques.
« Non merci… » fit-il en s’éloignant
Il pénétra dans un minuscule petit bar qui servait de l’alcool de riz directement importé d’un tout petit village du fin fonds de la Chine au nom imprononçable et qui si l’on en croyait la pancarte qui trônait au dessus du bar, était l’un des meilleurs de tout les pays. Mais vu la clientèle de l’endroit, peu de gens devaient être au courant. Il balaya du regard la salle et constata que la personne qui lui avait donner rendez-vous n’était pas encore arrivé. Alors il prit place à une table qui se trouvait au fond de la pièce et commanda un verre de cette boisson dont la pancarte vendait si bien les mérites.
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