Back from hell

Jean n’avait même pas remarqué le départ de la jeune femme blonde, elle n’avait rien vu, rien entendu, depuis l’arrivée de Scott dans la pièce, elle était comme déconnectée de la réalité. Blottie dans les bras de Scott, son front fiévreux contre celui du jeune homme, c’était comme si plus rien n’existait autour. Il lui caressait délicatement les cheveux comme elle avait toujours aimé qu’il le fasse. Son toucher était tellement réconfortant et doux, à chaques fois qu’elle avait un problème il était toujours là pour la prendre dans ses bras et la réconforter, à chaques fois qu’elle avait perdu le contrôle de ses pouvoirs, il avait toujours été là pour lui projeter des pensées positives, le toucher de son esprit contre le sien étant aussi réconfortant que ses doigts ou ses lèvres.

Elle caressa avec douceur le visage de son amant avant d’éloigner son front du sien pour le regarder une nouvelle fois. C’est alors que le nez ensanglanté du jeune homme lui apparut. Biensûr elle l’avait remarqué alors qu’il était entré dans la salle, mais la joie de le revoir lui avait vite fait oublier ce petit détail physique.
Elle alla effleurer l’endroit tuméfié de sa main droite, un voile d’inquiétude passant sur son visage qui avait repris quelques couleurs.

« Que t’es t’il arrivé ? »

Murmura t’elle en continuant d’examiner le nez du jeune homme, ses réflexes de médecin revenant au galop.
Un sourire amusé gagna les lèvres de la jeune femme, le premier depuis si longtemps que ce simple petit mouvement de la bouche lui fit mal, tirant sur ses muscles endormis. Voir le nez ensanglanté de Scott qu’elle effleurait avec ses mains qui étaient elles aussi dans un piteux état, était assez risible. Le couple s’était bien trouvé cette fois, comme si souvent.

Jean et Scott avaient toujours était un couple en phase, se comprenant d’un seul regard, ayant la même passion réciproque pour l’autre. Beaucoup voyait en eux le couple parfait, même si certains ne partageaient pas ce point de vue. Pour Jean et Scott, l’important n’était pas d’être le couple parfait, l’important était de profiter de chaques instants qu’ils pouvaient passer ensemble et de s’aimer peu importe les réflexions des gens à propos de la différence d’âge, Jean avait enfin finit par le comprendre. Vivre aux dépends des autres n’apportait rien.

Le regard du jeune homme avait croisé celui azur de la belle blonde. Elle avait semblée déroutée un moment, ne comprenant pas ce qui se passait. Mais la situation ne lui avait pas échappée bien longtemps et elle avait de suite pris le parti d’aller prévenir les autres membres de l’équipe X-Men qu’un tel retour ne manquerait pas d’étonner. Lui même n’en revenait toujours pas, alors que la situation était portant criante de vérité. A son passage, il effectua un bref hochement de la tête, la remerciant d’avoir pris sous son aile pendant un temps la femme qu’il aimait plus que tout. Qui sait ce que serait arrivée si le chemin des deux jeunes femmes ne s’était pas croisé ? Jean aurait-elle continuer à errer comme une âme en peine ?

Il ferma les yeux un instant, pour les ouvrir à nouveau sur son visage. Depuis que ses pouvoirs s’étaient déclarés, il voyait la vie en nuances de rouge et jamais il n’avait autant éprouvé le besoin de voir les couleurs qu’aujourd’hui. Pour voir son visage, sa beauté, qu’il savait inégalable, parce qu’elle était la seule, l’unique qui soit en mesure de le comprendre. La seule à laquelle il pouvait parler de tout ce qui lui traversait l’esprit, la seule à le connaître réellement, et à l’aimer, pour ce qu’il était.

« Une simple mise au point… » répondit-il à sa question

L’heure n’était de toute façon pas à s’inquiéter pour lui, il passait en second plan,. Elle seule importait, son bien-être et étant donné les épreuves par lesquelles elles était passée il lui faudrait sans doute un moment avant d’être rétablie, et encore si on ne prenait en compte que les dommages physiques. Il sourit comme il ne l’avait jamais fait depuis des mois quand elle effleura son visage du bout de ses doigts écorchés, examinant avec attention la blessure qui avait cessé de saigner depuis quelques instants et qui n’était que visible par le bleu qui commençait à se former déjà et dont il avait totalement oublié la douleur qu’il en tirait.

« Ce n’est rien… » finit-il dans un souffle.

D’un geste protecteur et doux il la souleva dans ses bras, comme il l’avait fait des milliers de fois auparavant, pour aller la déposer sur la table d’auscultation de l’infirmerie, la sentant trop faible pour tenir debout bien longtemps. Son regard parcouru son corps, émacié et couvert de plaies et il sentit son cœur se serrer. Il approcha sa main de son visage et cala sa joue dans le creux de sa paume, son pouce effleurant délicatement sa peau dans un geste emprunt d’amour. Il aperçut alors les bandages qu’Emma avait préparés mais qu’elle n’avait pas encore eu le temps de lui mettre. Il prit sa main et l’enroula avec la bande de gaze, son regard oscillant de son visage à la tâche qu’il était en train d’effectuée, comme si il ne voulait plus perdre une miette d’elle.

« Comment… » demanda-t-il en déglutissant avec peine alors qu’il s’occupait de son autre main.

Comment avait-elle fait pour survivre ? Où était-elle pendant tout ce temps ? Que c’était-il réellement passé ? Avait-elle été kidnappée ? Autant de questions qui lui brûlaient les lèvres mais qu’il n’osait lui poser de peur de réveiller en elle les traumatismes de sa disparition et qui devaient être bien plus importants que les traumatismes physiques dont elle souffrait.

Tornade était en train de se changer dans sa chambre lorsqu'elle avait été prévenue par une Emma assez déroutée que Jean Grey était de retour.

Ororo avait d'abord cru à une blague de très mauvais goût, puis à une erreur de la part d'Emma, qui ne l'avait surement jamais rencontrée. Cette nouvelle lui semblait si iréelle, impossible à croire...Elle avait tellement pensé que Jean était peut-être encore en vie tout en essayant de se convaincre qu'elle était vraiment bel et bien morte...

Elle avait regardé Emma, d'un air dérouté, perdu, puis avait enfilé une veste et s'était dirigée vers l'endroit que lui avait indiqué Emma, tandis que la jolie blonde partait prévenir le professeur.

Tornade avait marché d'un pas rapide, mais on voyait qu'elle était moins sure d'elle qu'à son habitude. Si ce que venait de lui dire Emma était vrai, elle allait retrouver une amie qui avait passé un temps particulièrement long dans un lac, et qui était censée être morte.

Tornade était arrivée devant la porte de la pièce et s'était arrêtée pour inspirer un grand coup. Elle s'était ensuite avancée sur le pas de la porte et avait alors recu un véritable choc.

Une grande rousse était dans les bras de Scott. Celui-ci la porta jusqu'à la table d'oscultation et commenca à la soigner.

Tornade pu ainsi voir le visage de la jeune femme, et elle resta immobile, incapable de dire quoi que ce soit.

Jean était vivante.

Ororo resta sur la pas de la porte, ne voulant pas géner les retrouvailles du couple. Scott et Jean paraissaient tellement heureux de se revoir, qu'elle ne voulait pas tout gâcher en entrant et en leur sautant dessus.

Cependant Emma était venue la chercher pour qu'elle soit au courant et qu'elle puisse aller voir Jean. Elle était bien décidée à aller lui parler. Mais elle leur laissait encore quelques minutes tout les deux. Elle essaya pendant ce temps, de réaliser. Comment c'était possible ? Comment avait-elle réussie à s'en sortir ? C'était impossible! Et pourtant...

Comme il l’avait dit peu de temps auparavant à Ororo, Logan avait remis les idées en place chez Scott. Ca n’allait pas forcément avoir l’effet escompté, ce n’était pas non plus la méthode qu’il avait voulu employer dans un temps initial, mais au moins à présent, c’était fait.
Après une joute verbale provoquée par ses bons soins mais gentiment poursuivie par Cyclope qui avait trouvé d’assez bonnes paroles pour le faire réagir, Wolverine l’avait frappé. Scott était sorti ensuite de la salle des dangers, le nez ensanglanté, sans doute cassé mais bon, pas de la faute à Logan si le nez du jeune homme était fragile.

Depuis qu’il était sorti à son tour de la salle des dangers, Logan déambulait dans les couloirs, son cigare à la bouche. Il ne répondait pas aux salutations des personnes qu’il croisait. C’était une habitude qui signalait un manque de politesse flagrant mais en même temps, le cours de ses pensées était ailleurs.
Lorsqu’une jeune femme vint vers lui pour l’apostropher et lui dire que Jean était à l’infirmerie, il n’eut aucune réaction sur le moment si ce n’était de faire taire cette fille qui racontait des niaiseries. Elle ne savait pas qui était Jean et son humour était mal placé, pire que le sien, il fallait faire fort tout de même !

Il ne croyait guère aux paroles de la jeune femme mais sa curiosité était éveillée. Logan dirigea ses pas en direction de l’infirmerie, se demandant sur le chemin si la personne qui s’y trouvait était bien Jean. Ca ne pouvait pas être elle, qu’elle soit encore vivante était trop irrationnelle, on ne pouvait pas survivre au fond d’un lac aussi longtemps. Mais si c’était vraiment elle ? Une drôle de sensation le parcourait alors qu’il se rapprochait de l’infirmerie. Il voulait que ce soit Jean mais en même temps ne le croyait pas.

Arrivé à proximité de l’infirmerie, il vit une silhouette féminine qui se trouvait sur le pas de la porte. Il sut de suite qui était cette femme, sa couleur de cheveux ne passait pas inaperçue au sein de l’institut. Si Tornade était présente, cela voulait-il dire que ce n’était finalement pas un canular ? Il n’allait pas tarder à le savoir. Logan couvrit la distance qui le séparait de l’infirmerie. Il jeta ensuite un regard par dessus l’épaule de Tornade pour voir qui était à l’intérieur.

« Jean… »

C’était vraiment elle. Il n’arrivait pas à y croire, comment pouvait-elle être en vie ? Il devait rêver, ou alors ce n’était qu’une hallucination de ses yeux. Pourtant, il avait prononcé le prénom de la jeune femme qu’il croyait morte sous le coup de la stupéfaction. Il en avait oublié son cigare qui était entre ses lèvres et qui glissa de celles-ci pour tomber. Au passage, Logan le rattrapa machinalement d’une main et la sensation de brûlure qui le parcourut lui fit comprendre qu’il ne rêvait pas.

Jean était bel et bien vivante. Elle était là à quelques mètres sur la table d’auscultation de l’infirmerie. S’il avait encore un doute, il suffisait de jeter un œil à Cyclope qui portait encore les traces du coup de poing qu’il lui avait infligé en salle des dangers. Elle ne pouvait pas être en vie, c’était impossible ! Et pourtant, elle se tenait bien là à quelques mètres de lui… Il voulait l’oublier quelques minutes auparavant, résolu à tourner la page et à présent elle resurgissait…

Scott ne fût pas très loquace sur le sujet de sa blessure, répliquant simplement qu’il s’agissait juste d’une mise au point et que ce n’était pas grave. Pourtant, le médecin sommeillant en Jean et qui s’était immédiatement réveillé à la vue du visage tuméfié de son amant savait que ce n’était pas rien et que cette « mise au point » ne pouvait être qu’une bagarre. Elle voulut creuser la discussion, lui demander ce qu’il entendait par « mise au point », savoir qui lui avait fait ça, pourquoi, mais il ne lui en laissa pas le temps, la prenant dans ses bras musclés et protecteurs pour l’asseoir sur une table non loin. Jean tenta d’ouvrir la bouche mais comme un avertissement, il posa la paume de sa main contre sa joue, caressant avec son pouce sa peau.

Elle sut à cet instant que le sujet « mise au point/nez tuméfié » était clos. Scott ne voulait pas s’étendre dessus, il souhaitait éviter la conversation et pour ceci, il s’activa à bander les mains blessées de Jean avec la gaze que la femme blonde avait préparé quelques minutes auparavant. Ses gestes étaient doux et délicats, emprunt d’amour et de soin. Il faisait attention au moindre détail pour ne pas la faire souffrir. Il se débrouillait comme un chef, ses mains faisant le bandage comme si elles avaient toujours fait ça, et permettant à Scott de pouvoir regarder Jean dans les yeux, un léger sourire ravi et heureux illuminant son visage.

Jean ne put s’empêcher de sourire elle aussi, se rappelant qu’au début Scott était incapable de soigner quoi que ce soit, même une petite coupure ou une simple ampoule. Mais à force d’attendre Jean les soirs à l’infirmerie, de la regarder soigner les petits bobos des uns ou des autres avec une passion qui ne faiblissait jamais, il avait rapidement appris le strict minimum.

Alors qu’elle le regardait faire, complètement attendrie par les petites attention de Scott à son égard, Jean fût surprise par la question du jeune homme qui eut du mal à dépasser le seuil de ses lèvres. Elle n’avait pas encore pensé à cette partie là des retrouvailles, ne voyant que la joie qui en découlerait sans penser à toutes les questions qui trotteraient dans la tête de ses amis. Questions auxquelles elle ne pouvait pas répondre, ou plutôt auxquelles elle ne voulait pas répondre, ne se sentant pas assez forte pour revivre ce qu’elle avait vécut à travers les mots et les regards débordants de pitié. Elle était comme morte, retenue par cette force qui l’effrayait et qui la menaçait. Une nouvelle fois le brouhaha s’amplifia, elle essaya de ne pas y porter attention.

« C’est…une longue histoire » dit elle en un souffle, sa tête la faisant souffrir de plus en plus.

Les voix ne s’arrêtaient pas : « Pourquoi ? Comment ? C’est elle ? Jean… » Elle ferma les yeux, tentant de calmer cette cacophonie dans sa tête mais rien à faire. Ca recommençait comme avant, comme toujours. Elle leva ses mains au niveau de ses tempes, sentant au passage les doigts de Scott sur sa peau sans vraiment y faire attention. Elle fermait les yeux avec force, ses doigts posés sur ses tempes comme tentant de faire cesser la bataille dans sa tête. Elle sentit des mains entourer son visage, une voix au loin l’appelant lui disant de se concentrer sur sa voix, mais c’était tellement loin, tellement dur.
Elle commençait à trembler ou plutôt la table sur laquelle Scott l’avait assise commençait à trembler, les gazes et désinfectants lévitaient dans les airs, les ordinateurs allumés et la lumière aveuglante de la pièce clignotaient. Jean essayait de reprendre le contrôle mais rien n'y faisait, elle entendait des tas de voix l’appelant lui disant de rester concentrée.

Et puis soudain elle le sentit, prendre le pas sur elle, sur son esprit, peu à peu le silence se faisait, comme si on refermait les portes grandes ouvertes dans sa tête. Non, il ne devait pas la contrôler une nouvelle fois…
Jean rouvrit subitement les yeux, comme sortant d’un terrible cauchemar, la première vision qu’elle eut fût celle de Scott se faisant projeter contre le mur d’en face.

Tornade était encore sur le pas de la porte lorsqu'elle sentit quelqu'un s'arrêter derrière elle. Elle s'apprêtait à se retourner pour voir qui c'était lorsqu'elle reconnu la voix de Logan. Au ton qu'il venait d'employer on sentait qu'il n'arrivait pas à y croire. Que cela lui semblait impossible. Et pourtant...Elle était vraiment là, en face d'eux, assise sur une table d'oscultation, se faisant amoureusement soigner par Scott.

Tornade resta là quelques minutes, n'entendant pas la conversation du couple mais les voyant se regarder avec amour.

Tout changea lorsque Jean commenca à fermer les yeux d'un air douloureux et à se mettre les mains sur ses tempes. Ses pouvoirs. Elle avait l'air perdu, elle semblait s'éloigner. Scott entoura son visage avec ses mains et tenta de la faire se calmer mais rien n'y fit.

La table sur laquelle Jean était assise commençait à trembler, les gazes et désinfectants lévitaient dans les airs, les ordinateurs allumés et la lumière aveuglante de la pièce clignotaient...Jean semblait perdre le contrôle d'elle-même et de ses pouvoirs.

Tornade ne bougea pas, ne sachant que faire. Elle savait que les pouvoirs de Jean ne pouvaient pas être arrêté dans un moment pareil. Il fallait seulment qu'elle se calme.

Elle regarda son visage et vit les yeux de la jeune femme s'ouvrir brusquement. Scott fut projeté contre le mur d'en face, dans un choc puissant.

Ororo ne prit pas le temps de réfléchir et accouru à ses côtés pour vérifier qu'il allait bien. Heureusement il n'avait rien de trop grave. Il avait juste prit un choc.

Elle leva la tête vers Jean, restant aux côtés de Scott. Les pouvoirs de Jean semblaient encore plus puissant qu'avant. Ce n'était pas pour rassurer Tornade. Si Jean ne les contrôlaient pas, cela serait dangereux.

Scott avait toujours cette impression d’être dans un rêve éveillé qui lui collait à la peau. Le simple fait de l’avoir auprès de lui avait complètement balayé tous le cauchemar de ces derniers mois qu’il avait passé sans elle mais l’information était encore dure à digérer et la peu qu’il n’avait affaire qu’à une chimère de plus, un mauvais tour de son esprit lui recommander de calmer les battements de son cœur qu’il ne pouvait pourtant réfréner. C’était pourtant bien elle, la même voix chaude et sensuelle, la même peau au grain si fin et si doux malgré les écorchures qui zébraient son corps, le même regard ambré qui lui coupait le souffle chaque fois qu’il avait la malheur de poser le regard sur elle. Elle et bien plus encore, Elle sa vie…

Il continuait à prendre soin d’elle, comme elle l’avait fait des milliers de fois auparavant pour d’autres et même pour lui lorsqu’il rentrait légèrement amoché de certaines missions. Elle avait une telle aptitude à donner, de l’espoir, de l’amitié, de l’amour, sans jamais rien demander en retour qu’il n’avait pu, non qu’il ne pouvait s’empêcher de penser à chaque instant combien il était chanceux de l’avoir auprès de lui.

Il perçu immédiatement le trouble provoqué par sa question et il se maudit de son incroyable indélicatesse. Bien qu’il était impatient d’avoir des réponses à ses questions, elle était en état de choc et il aurait du attendre. Elle avait beau être forte, elle n’en était pas moins sensible et elle avait du passer par bien des épreuves, des épreuves qu’il ne pourrait sans doute jamais comprendre…

« Jean… »

Il la vit plisser les yeux et porter les mains à ses tempes, dans un geste instinctif qu’il lui était arrivé bien des fois d’adopter avant sa disparition. Il savait à ce moment là que ses pouvoirs lui posaient problème, qu’elle avait du mal à les contrôler, ayant du faire face à une augmentation en puissance de ceux-ci. Il s’en était inquiété, en avait parler avec le professeur Xavier qui n’avait su lui apporter de réponse suffisante. Il avait alors fait son possible pour la soutenir, sachant d’avance qu’il n’avait pas le remède à ses maux.

Dans un geste, il entoura son visage de ses deux mains et l’appela avec tendresse mais force. Il fallait qu’elle ait quelque chose auquel se raccrocher, quelque chose de familier de préférence, une voix, un son, une odeur, la présence de quelqu’un de proche. Il fallait absolument qu’elle se calme et focalise son attention sur quelque chose de précis, qu’elle ne se laisse pas envahir par le brouhaha des pensées des personnes de l’institut qu’elle devait percevoir avec une acuité accrue.

« Jean s’il te plaît concentre toi sur ma voix… Jean… »

Il sentit la pièce se mettre à trembler et divers objets se mirent à flotter dans les airs. Il était surpris de ses brusques crises qui étaient apparus si soudainement et qui faisait l’objet de démonstration d’un pouvoir assez important. Elle avait toujours été capable de faire léviter des objets, mais cela lui demandait une certaine dose de concentration alors qu’elle faisait bouger aujourd’hui plusieurs objets sans montrer le moindre signe d’épuisement.

« Jean concentre toi tu do… »

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il sentit une force invisible le happer et le projeter avec force contre le mur d’en face. Il resta un instant sous le choc, le souffle coupé. La force qui avait été déployée était phénoménale. Ce n’est qu’à cet instant qu’il eut la connaissance de la présence de Tornade à ses côtés et de Logan près de la porte. Il ne savait depuis combien de temps ils étaient là mais nul doute qu’ils étaient encore sous le choc de l’apparition de l’ange roux. Lentement il se releva pour retourner aux côtés de Jean, adressant un vague signe de tête à la sorcière du temps et ignorant les objets qui volaient en tous sens et parfois finissaient leur course contre un mur.

« Jean écoute moi… Je sais que tu peux le faire… »

La jeune femme était vivante… Vivante… Logan avait encore du mal à le réaliser, et pourtant Jean se tenait bien là, à quelques mètres de lui. Il ne comprenait pas comment elle pouvait encore être en vie après tout ce temps. Comment avait-elle réussi à survivre face à la masse d’eau qui s’était abattue sur elle ? C’était la principale question qu’il se posait intérieurement.

Logan ne la sortit pas, une fois n’était pas coutume, il se contenta de garder le silence tout en observant Jean se faire soigner par Cyclope. Tornade ne bougeait pas non plus et restait sur le seuil de l’infirmerie. Logan ne savait pas s’il devait se réjouir du retour de Jean. Lorsqu’elle avait disparu, il avait un peu craqué sur le coup, chose inhabituelle chez lui.
Ensuite il s’était repris, se faisant une raison, et décidant de rester à l’institut. Et si ce n’était un retour que pour une courte durée ? Si elle n’allait pas aussi bien qu’elle en avait l’air en dehors des égratignures qu’elle avait aux mains ?

Il se posait toutes ces questions lorsque quelque chose changea dans la pièce. Jean se mit les mains sur les tempes. Quelques secondes après, la table d’auscultation sur laquelle elle se trouvait se mit à trembler, les gazes et désinfectants s’élevèrent et commencèrent à léviter. Les ordinateurs s’y mettaient également, se joignant en clignotant aux objets qui flottaient dans l’air. Logan avança d’un pas, se mettant à hauteur d’Ororo. Scott tentait de calmer Jean. Lorsque la jeune femme ouvrit les yeux, elle projeta le jeune homme contre le mur d’en face.

Alors que Tornade se décidait enfin à dégager le passage pour accourir auprès de Scott, Logan pénétra à son tour dans l’infirmerie, se dirigeant non pas vers tête de nœud mais en direction de Jean. C’était connu, il s’inquiétait pour la jeune femme mais Scott, il pouvait toujours courir lui. Il jeta tout de même un regard en direction de Tornade et Cyclope pour s’apercevoir que le jeune homme se relevait pour de nouveau rejoindre Jean. Il passa à proximité de lui puis prit la parole pour tenter de raisonner la jeune femme.

« Jean, calme-toi. Regarde-nous. »

Le ton était égal à lui-même pourtant on pouvait percevoir une légère pointe d’inquiétude dans l’intonation de la voix de Logan. Pour une fois, il s’accordait avec Cyclope pour tenter de calmer la jeune femme. Entendait-elle une foule de voix dans sa tête ? Les pensées des gamins qui apprenaient les uns après les autres qu’elle était de retour ? Mais là, ils n’étaient que trois face à Jean, trois visages familiers.

Jean combattait, voir Scott s’effondrer à terre lui avait rappelé ce qu’elle craignait le plus au monde, faire du mal aux personnes qu’elle aimait. Elle avait aperçu Ororo au côté de Scott juste avant que ce dernier ne revienne à ses côtés, accompagné de Logan. Elle les voyait, elle les entendait lui dire de se concentrer mais l’emprise qui commençait à prendre possession d’elle était trop forte. Elle referma les yeux et essaya de se concentrer sur Scott, sur son esprit, il était si calme, loin de toute l’agitation qu’il y avait en elle. Cette situation s’était produite tant de fois auparavant, tant de fois Scott avait été là pour la réconforter et la calmer lors de ses pertes de contrôle de sa télépathie…

[flash-back]
Il faisait nuit noire, l’orage qui grondait au-dessus de l’Institut Xavier illuminait le ciel de milles feux à chaques éclairs. Dans une chambre au second étage deux personnes dormaient côte à côte. Le dos de la jeune femme rousse était calé contre le torse du jeune homme et ce dernier entourait la taille de la belle de ses bras protecteurs. Jean et Scott étaient tous deux paisiblement endormis.
Mais la jeune femme commençait à s’agiter, un autre de ses sempiternels cauchemars. La chambre était calme, mais tout à coup le lit des jeunes amants se mit à trembler. Scott se réveilla instantanément lorsqu’il sentit la femme qu’il aimait s’agiter contre lui et le lit se mettre à trembler. Il essayait de la réveiller avec le plus de douceur possible, caressant délicatement du bout des doigts son visage de porcelaine.

« Jean……Jean réveille toi… »

Jean se réveilla en sursaut, étouffant un cri. Elle était déboussolée, en sueur, sous le choc de ce dernier cauchemar. Scott l’attira contre lui et elle posa sa tête sur l’épaule réconfortante de l’homme qu’elle aimait.
Il lui caressait le dos avec une douceur dont lui seul était capable, le silence régnait dans la pièce, seulement dérangeait par les grondements de tonnerre de l’orage qui s’éloignait.
Il lui avait ouvert son esprit, comme une invitation à y entrer, ce qu’elle fit, sachant qu’il n’attendait que ça. Elle sentait tout l’amour qu’il lui portait, toute la passion qu’il avait pour elle, ce plongeon dans la tête de Scott était mieux que n’importe quel remède, il savait comment lui transmettre des pensées et des sensations positives.

Jean releva la tête vers lui et lui sourit.

« Merci »

Dit elle simplement juste avant qu’il ne dépose un doux baiser sur ses lèvres. Ils se rallongèrent tous les deux l’un contre l’autre. Jean s’était rendormie aussitôt mais Scott était resté éveillé à la regarder dormir durant plus d’une heure.
[/flash-back]

Jean se concentrait sur Scott, elle sentait l’inquiétude qui l’avait gagné et s’en voulait d’en être la cause. Elle attrapa sa main qu’il avait posé sur la table à côté de sa cuisse, comme s’il s’agissait d’un geste sauveur, comme si en ayant sa main dans la sienne elle pouvait repoussé cette puissance en elle.
Elle sentait cette emprise sur elle s’affaiblir, les portes qui avaient été fermées dans sa tête se rouvraient, laissant place au brouhaha léger auquel elle était habituée. Elle rouvrit les yeux, autour d’elle les objets étaient retombés à terre, l’infirmerie était sans dessus dessous, mis au moins personne ne paraissait blessé.

« Je…Je suis désolée » réussit t’elle à articuler, le regard dans le vide alors qu’elle reprenait peu à peu ses esprits.

Scott était face à elle, Logan était à côté tous deux paraissaient inquiets. Ro était elle aussi présente. Jean se sentit tout à coup entourée, en sécurité. Ses amis étaient là, choqués de la revoir, inquiets aux vues de la scène qui venait de se produire mais ils étaient là, comme toujours auprés d’elle.

[Désolée, inspiration au niveau -50! Neutral

]

Tornade vit que Jean se calmait petit à petit. Son regard; l'expression de son visage, tout montrait qu'elle revenait elle-même doucement.

Elle semblait prendre conscience de ce qu'elle venait de faire et le fait d'avoir envoyé valser l'homme dont elle était amoureuse à l'"autre bout de la pièce semblait l'avoir aider à se calmer.

Ororo avait depuis longtemps remarqué comment Scott arrivait à l'appaiser. Il était le seul pratiquement à pouvoir la soulager, la calmer quand ses pouvoirs prennaient le dessus. Ils avaient toujours fromé un couple uni, et Tornade n'avait jamais douté de leur sentiments réciproques. Ils étaient proches et rien qu'à les voir, on comprenait que rien ne pouvait les séparer...

Tornade vit les objets qui lévitaient se reposer à l'endroit où ils étaient. Le sol ainsi que les tables d'oscultations cessèrent de trembler et Ororo comprit que la crise était finie...Pour cette fois.

Elle regarda l'état de l'infirmerie et vit que tout était sans dessus dessous. Mais ce n'était pas ce qui lui importait pour le moment, c'était l'état de Jean.

Elle avanca en voyant que les deux hommes étaient déjà avec Jean et s'approcha de la mutante. Elle lui adressa un léger sourire, exprimant a joie de la revoir mais aussi le fait qu'elle était rassurée de voir que sa crise était passée.

[C'est rien^^! J'ai pas d'inspiration aussi alors...]

Scott était toujours passablement secoué et inquiet par la démonstration de puissance dont Jean venait de faire preuve. Les pouvoirs mis en œuvre égalaient sûrement de beaucoup ceux dont le professeur Xavier se montrait capable et ce n’était pas pour le rassurer. Comment était-il possible que si faible elle soit en mesure de telles choses alors qu’il lui avait fallu autrefois beaucoup de concentration pour des choses bien plus bénignes ? il y avait décidément bien trop de choses qui lui restaient encore inconnues.

Il jeta un bref regard à Tornade, puis Wolverine qui s’était mis à sa hauteur et tentait aussi de calmer la jeune femme rousse par des paroles étrangement… Apaisantes… Il était rare de percevoir une pointe d’inquiétude dans les propos de Logan, voir quasiment inédit. La seule exception, mis à part Jean, était quand Malicia avait des problèmes… Chose pour laquelle elle semblait d’ailleurs avoir de grandes aptitudes. Il reposa alors son regard rouge sur la jeune femme qui luttait toujours de toute ses forces.

Cela n’aurait tenu qu’à lui il aurait effacer toute peine chez elle. Si seulement il avait pu… Malheureusement il était complètement impuissant face à ce qui lui arrivait et tout ce qu’il pouvait faire était se contenter de rester à ses côtés et lui apporter tout le réconfort dont il était capable. Il jugeait pourtant cela bien trop insuffisant. Il essaya de se concentrer un maximum, pour faire le vide dans sa tête et endiguer son inquiétude, érigeant ainsi de fines barrières mentales, comme le lui avait appris Jean, qui permettait au jeune homme de ne pas l’assaillir avec ses pensées et à elle de reprendre le contrôle. Il maîtrisait encore mal cet exercice, et bien souvent échouait mais c’était toujours mieux que rien.

Quand enfin elle posa à nouveau son regard ambré sur lui il sentit une vague de soulagement l’envahir et il pressa sa main qu’elle avait glissée dans la sienne. Il jeta un rapide coup d’œil au désordre de la pièce. Verres brisées, étagères maintenant vides de tout objets, débris de toutes sortes qui jonchaient le sol… L’infirmerie était devenue un véritable chantier en l’espace de quelques secondes à peine.

« Hey tout va bien… » fit-il en effleurant sa joue du bout des doigts.

Le calme était revenu. Le bruit provoqué par sa brusque perte de contrôle ne manquerait pas d’alerter d’autres personnes. Or il savait que ce dont elle avait maintenant besoin c’était de calme. Elle avait besoin de se retrouver elle-même. Peut-être lui faudrait-il même l’aide du professeur Xavier pour reprendre le dessus. Ses questions attendraient elle ne disparaîtrait pas comme ça… Pas maintenant qu’il l’avait retrouvée…

[on fait un concours ? Laughing

]

Honteuse, Jean baissa les yeux. Encore une fois elle n’avait pas pu se contrôler, elle avait mis la pièce sans dessus dessous et faillit blesser les personnes qu’elle aimait. La main de Scott vint effleurer sa joue. Son toucher était si réconfortant et sa voix si douce, mais cela n’empêchait pas Jean de se sentir mal. Elle ne se sentait pas assez forte pour supporter tous ces changements qui se produisaient en elle, elle ne pouvait pas tout contrôler et cela l’effrayait.

Depuis qu’elle avait développé ses pouvoirs, Jean les avait toujours réfréné, ne poussant jamais ses capacités jusqu’au bout, toujours effrayée par ce qui pouvait se passer. Elle se sentait forte, elle se savait capable de tout un tas de choses, elle sentait son pouvoir grandir chaques jours un peu plus, mais une phrase du professeur lui retentissait en tête chaques fois qu’elle avait envie de montrer qu’elle pouvait faire plus : « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». Il lui avait dit cette phrase lors de leur première rencontre, après l’avoir convaincue de le suivre à l’Institut. A l’époque elle avait 10 ans, et pour cette petite fille pourtant si mature malgré son jeune âge cette phrase était un choix. Elle se savait capable du meilleur comme du pire et avait rapidement compris que les deux étaient étroitement liés, l’usage de l’un permettait la naissance de l’autre. Sa grande responsabilité était donc de s’empêcher de commettre le pire et pour cela elle devait s’empêcher de commettre le meilleur.
Elle avait toujours réussit… Jusqu’à un certain moment…

Elle releva les yeux pour croiser le regard aux multiples facettes se son amie. Ororo Munroe n’avait jamais été capable de lui cacher quoi que ce soit, et pas seulement grâce au fait que Jean était télépathe. Les deux jeunes femmes avaient toujours été très proches et Jean savait lire dans la profondeur de son regard ébène. Le choc, la joie, la peur… Elle lisait tout cela dans son regard même si son amie lui souriait amicalement.
Jean savait que son retour devait être un choc pour tous et qu’il faudrait du temps pour que tout redevienne comme avant. Surtout pour elle, si elle pouvait redevenir comme avant…

Elle sentait l’envie qu’ils avaient tous les trois de lui poser une tonne de questions. Elle arrivait même à déceler ses questions dans l’esprit de Scott, même s’il essayait de les mettre dans un coin de sa tête sachant que ce n’était pas le moment pour la mitrailler de questions, se disant qu’il les lui poserait plutard lorsqu’elle serait plus en forme. Si seulement il savait que ce ne serait jamais le moment. Jean pensait déjà à toutes les fois où elle devrait le décevoir et lui mentir en lui disant qu’elle ne se rappelait de rien et à toutes les fois où il s’énerverait pensant qu’elle ne lui fait pas confiance. Et puis à ses tentatives désespérées où il irait demander au professeur d’entrer dans sa tête pour enfin savoir ce qu’elle cache. Tentatives qui échoueraient bien entendu, Jean savait qu’elle pouvait bloquer son esprit au professeur si elle le désirait. Capable du meilleur comme du pire.

« Je suis fatiguée… » dit elle enfin. « Je préfère rester un peu … » elle jeta un regard à Scott « Seule » finit elle.

Elle savait que Scott aurait voulu rester, mais à ce moment là, elle souhaitait plus que tout ne pas l’avoir auprès d’elle. L’idée de tous ses mensonges qu’elle devrait inventer par la suite, la certitude qu’elle le ferait souffrir, et la possibilité qu’il s’éloignerait peut être d’elle lui donnait mal au cœur, même si elle savait que c’était pour le protéger, le protéger d’elles.

Tornade regarda Scott et Jean. Celle-ci semblait profondément désolée de ne pas avoir pu contrôler ses pouvoirs mais Ororo voyait aussi qu'elle réfléchissait, qu'elle pensait à quelque chose.

Tornade savait que Jean avait un grand pouvoir mais elle ne se doutait pas de l'ampleur totale du don de Jean. Elle voyait en elle une mutante puissante, capable de faire beaucoup de choses, capable aussi de cacher certaines de ses capacités.

Elle vit Scott effleurer la joue de la jeune femme et ne pu s'empêcher de penser une nouvelle fois qu'ils étaient magnifiques tout les deux. Ils étaient si complices, si attachés l'un à l'autre, toujours là pour se porter secours, s'aider dans les mauvais moments...Scott en particulier avait du prendre sur lui et apprendre à aider Jean dans les moments où elle perdait le contrôle. Mais il ne l'avait jamais laissé tomber, même lorsqu'elle s'était sacrifiée et que tout le monde la croyait morte. Il s'était accroché, avait refusé de l'abandonné, comme si une forte intuition lui soufflait à l'oreille qu'elle n'était pas morte mais qu'elle était quelque part, en vie, et perdue.

Elle esquissa un léger sourire, les regardant tout les deux. La joie, mais aussi le choc de voir Jean en vie se mélaient dans son esprit. La peur avait pris place également. Pas la peur de Jean mais de ses pouvoirs qu'elle n'avait pas réussi à contrôler. Ils avaient beaucoup évolués et avaient prit beaucoup de puissances. La peur aussi de ce qui allait arriver, des évènements prochains. Elle avait le sentiment qu'une sombre période approchait à grands pas, et ce sentiment grandissait de jour en jour.

Elle croisa un instant le regard de son amie. C'était le même regard qu'avant, mais quelque chose de différent était présent. Tornade n'aurait su quoi exactement car tout était identique. Elle sourit doucement à son amie. Tornade ne lui avait jamais rien caché. Elle savait de toute façon que Jean pouvait savoir ce qu'elle voulait d'elle mais Tornade la considérait comme une amie proche. Elle tenait à elle et la peur qu'elle ressentait était peut-être aussi la peur de la perdre à nouveau.

Elle jeta un coup d'oeil à Logan puis entendit Jean dire qu'elle aimerait être seule.

Tornade comprenait. Elle était fatiguée et de plus, elle semblait perdue. Tornade se dirigea donc vers la porte de l'infirmerie, puis s'arrête pour rejoindre Logan. Elle posa une main sur son bras et lui jeta un coup d'oeil qui signifiait "Viens, laissons la un peu seule.". Elle comprenait son envie de la voir mais elle avait besoin de repos, et de se retrouver un peu aussi.

[Vous avez bien fait de ne pas m’attendre, j’suis à la rue avec mon perso en ce moment -_-‘]

Joie… Trouble… Une foule de sentiments parcourait les personnes présentes autour de Jean. Personne ne s’attendait à la revoir et le choc était grand. Et la perte de contrôle de la jeune femme n’arrangea guère les choses. Ororo, Scott et Logan étaient inquiets, cela se ressentait dans les propos des deux hommes, mais aussi dans le silence de Tornade. Elle parlait peu mais qu’elle ne parle pas du tout, c’était vraiment rare.

Logan devait supporter les petits gestes tendres de Jean et Scott l’un envers l’autre. Cela le contrariait mais avait-il le choix ? Il avait encore en tête les évènements qui s’étaient passés avant la disparition de la jeune femme. Elle avait fait son choix et celui-ci c’était Scott. Jean alternait les regards sur eux. Elle s’excusa avant de finalement dire quelques secondes plus tard qu’elle était fatiguée. Elle réclama ensuite de rester seule. Logan fronça les sourcils, se demandant comment elle pouvait demander à rester seule alors que son état n’était pas au mieux de sa forme. Il aurait préféré rester auprès d’elle pour s’assurer que tout irait bien.

Quelque chose perturbait Logan, il n’aurait su dire quoi mais une foule de questions ressurgit en lui. Etait-ce le regard de Jean où semblait briller une lueur qu’elle ne lui avait jamais donné l’habitude de voir ? Quoique cela put être, il réagit à peine lorsque Tornade posa sa main sur son bras pour lui demander de laisser Jean seule. Il ne quitta pas cette dernière du regard durant les secondes qui suivirent.

« On se revoit dans quelques heures Jean, quand tu te seras reposée. »

Logan se dégagea ensuite de la main de Tornade posée sur son bras. Il lança un dernier regard à Jean avant de se décider à tourner les talons et à quitter la pièce. Il n’attendit pas que Tornade et Scott le rejoignent, ses pas résonnèrent dans le couloir. Il ne répondit pas aux différentes questions que lui posèrent quelques gamins qu’il croisa et qui voulaient des nouvelles de Jean. Quelques minutes plus tard, on pouvait entendre la moto de Scott démarrer. Logan venait une nouvelle fois de lui emprunter et il partit comme à son habitude, sans prévenir.

Tornade regarda Logan qui fixait Jean, le visage sans expression. Pourtant elle comprenait ce qu'il ressentait. Même s'il ne parlait pas, s'il n'en montrait rien, Tornade savait ce que Logan ressentait. La joie de revoir la jolie rousse, mais le trouble qui regnait dans les esprits de Scott, Logan et elle-même. Ils ressentaient tout les trois les mêmes choses, enfin les deux hommes devaient ressentir les mêmes choses.

Elle entendit Logan s'adresser à Jean. Lui dire qu'il viendrait la voir dans quelques heures, lorsqu'elle se serait reposée. Il se dégagea ensuite de son bras et sortit de la pièce sans un regard, sans attendre ni Scott, ni elle. Elle ne le prit pas mal, elle avait l'habitude de la façon d'être de Logan, et elle se doutait qu'il était troublé. Elle entendit ses pas résonner dans le couloir des sous-sols, puis la moto de Scott démarrer. Encore une fois, Logan venait de lui emprunter sa précieuse moto et était parti on ne sait où, pour on ne sait combien de temps.

La seule chose que Tornade savait, c'est qu'il reviendrai surement dans quelques heures, pour revoir Jean, et seulement pour Jean.

Elle posa une dernière fois les yeux sur Scott, et la jeune femme, leur dédiant un léger sourire bienveillant et parla pour une fois, d'une voix douce et calme, malgré le trouble qui regnait en elle.

"Repose toi bien. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là."dit-elle à l'adresse de Jean.

Elle tourna ensuite les talons et sortit de l'infirmerie, le bruit de ses pas se répercutant dans les couloirs, jusqu'à ce qu'elle soit assez loin pour ne plus qu'on l'entende.